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Pierre-Jean David, carnet manuscrit, 1837, Angers, musées, inv. MBA 364.42.31.Les dessins préparatoires au monument
du général Bonchamps« Quand je commence une nouvelle composition, je jette une multitude de traits sur le papier, sans trop savoir ce qu’il en restera, et puis dans ce fouillis, une masse de traits mystérieux prend tout à coup une physionomie, et je fixe alors mon idée ». -
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Pierre-Jean David, Le comte de Bouillé, 1824 (date du modèle original), 1905 (date du surmoulage), plâtre, Angers, musées, inv. MBA 585.L’initiative du monument funèbre à la mémoire du marquis de Bonchamps revient à des membres de sa famille et d’anciens camarades d’armes, en 1817.
En août 1818, Pierre-Jean David obtient la commande du monument auprès du comte de Bouillé, le gendre de Bonchamps. Le projet n’est pas défini, les commanditaires attendent les propositions du jeune sculpteur. -
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Pierre-Eugène Marc, Portrait de Pierre-Jean David d’après un dessin d’Ingres, 1815, lithographie, Angers, musées, inv. MBA 364.41.2.David suit plusieurs pistes de réflexion avant de soumettre ses projets aux commanditaires.
Onze dessins préparatoires sont conservés dans les collections des musées d’Angers, deux aux Archives départementales de Maine-et-Loire et un au Metropolitan Museum de New York. -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, plume et encre sur papier, 14,5 x 13,5 cm, Angers, musées, inv. MBA 610.3.La première idée de David est une figure debout drapée à l’antique, la main gauche sur le cœur, la droite tenant une épée. David a essayé plusieurs placements de l’épée par rapport à la tête. -
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le dessin
Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, crayon graphite sur papier, 18.3 x 19,9 cm, Angers, musées, inv. MBA 364.1.25.Ce premier projet d’homme debout est poursuivi sur une autre feuille. La figure surplombe un tombeau décoré de trois personnifications.
Une figure dessinée à l’envers sur cette feuille nous dévoile une autre idée de David, celui de l’homme debout mais chancelant. -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, crayon graphite sur papier, 15,6 x 14,1 cm, Angers, musées, inv. MBA 610.2.Cette deuxième idée est développée dans deux autres dessins.
La figure penchée vers la droite se retient de sa main gauche sur ce qui semble être un canon, puis un trophée, en tendant le bras droit en signe de supplique. -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, crayon graphite sur papier, 11 x 12 cm, Angers, musées, inv. MBA 610.1.Sur le dessin à l’encre, se perçoit mieux la banderole au travers de la poitrine mentionnant : « Dieu et le Roi ». -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, crayon graphite sur papier, 22 x 17,4 cm, Angers, musées, inv. MBA 364.1.24.Deux autres pistes de réflexion sont visibles sur ce dessin.
La première consiste en un groupe de trois personnages : la figure de l’homme chancelant dans les bras d’une femme tandis qu’une autre est assise derrière eux.
La seconde piste est celle de la figure de Bonchamps allongé se retenant sur son bras gauche et tendant le droit, la figure qui sera finalement choisie pour le tombeau. -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, plume et encre métallogallique sur crayon graphite sur papier, 19,5 x 23,5 cm, Angers, musées, inv. MBA 610.4.L’idée du groupe est détaillée. Bonchamps, blessé à mort, est soutenu par la France qui lui pose une couronne de laurier sur le front. Il porte sa main sur sa poitrine barrée de la banderole portant la devise vendéenne. L’Histoire, assise, les ailes repliées, grave sur une
tablette : « Grâce aux prisonniers, Bonchamps le veut ». -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, crayon graphite sur papier, 21,3 x 33,6 cm, Angers, musées, inv. MBA 364.7.240.Le motif de Bonchamps allongé fut redessiné à maintes reprises pour mettre au point sa forme définitive. Quinze positions différentes du bras furent essayées. -
11/30Après cette phase de recherches, David soumet au moins trois projets dessinés au comte de Bouillé :
- une figure du général couchée
- probablement une du général debout
- et un buste placé sur un tombeau et accompagné d’un bas-relief historié représentant Bonchamps imposant la grâce aux prisonniers.
Le 5 août 1818, le comte de Bouillé opte pour le troisième projet qui lui semble le moins onéreux.
Mais ce choix est refusé par d’autres commanditaires qui préconisent un trophée composé de drapeaux vendéens, de casques et d’armes.
Le 22 octobre 1818, le préfet nomme une commission chargé de surveiller l’emploi des fonds provenant des souscriptions. Le duc de Brissac est chargé du suivi du monument.
La Date
Extrait
↑La signature
Lettre du Comte de Bouillé du 5 août 1818, Angers, Arch. dép. de Maine-et-Loire, 4 T art. 95. -
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Pierre-Jean David, Projet du tombeau de Bonchamps numéroté 1, plume et encre sur papier, Angers, Arch. dép. de Maine-et-Loire, 4 T art. 95.David dut produire de nouveaux dessins correspondant aux attentes des commanditaires.
Le premier projet présente un trophée composé de la partie supérieure d’une armure et d’armes représentant les faits militaires reposant sur un tombeau orné d’une inscription et d’un bas-relief. Le bas-relief figure le geste de Bonchamps sauvant les prisonniers enfermés dans l’église.
Le projet mesure 2,44 sur 3 m. -
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Pierre-Jean David, Projet du tombeau de Bonchamps numéroté 2, crayon graphite sur papier, 24,7 x 31,5 cm, Angers, musées, inv. MBA J 679.Le second projet connu est sensiblement le même que le premier mais a des dimensions plus réduites : 2,13 sur 3 m. -
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Pierre-Jean David, Projet du tombeau de Bonchamps numéroté 3, plume et encre et crayon graphite sur papier, Angers, Arch. dép. de Maine-et-Loire, 4 T art. 95.Les deux dessins précédents ont dû être confrontés à celui du buste correspondant au choix du comte de Bouillé. En effet, les trois dessins portent une numérotation de 1 à 3 et comportent tous les trois les mentions des dimensions prévues de l’œuvre. Ainsi, le dessin proposant le buste lauré entouré d’armes et de drapeaux fait 2,13 sur 3 m. -
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Pierre-Jean David, Projet du tombeau de Bonchamps, crayon graphite sur papier, 38 x 47,5 cm, Angers, musées, inv. MBA J 680.Un autre dessin semblable, plus abouti, mais proposant des dimensions moindres (1,37 sur 2,13 m) laisse supposer que David a proposé un projet « réduit » afin de pouvoir réaliser le buste et non le trophée. -
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Rapport de la Commission du 14 novembre 1818, Angers, Arch. dép. de Maine-et-Loire,
4 T art. 95.Le 14 novembre 1818, se déroule la première séance de la Commission. Il y eut alors un retournement de situation. Le choix se porte finalement sur la sculpture à demi-couchée.
Le bas-relief historié est alors abandonné. David propose, pour orner le socle, deux Renommées qui personnifient la reconnaissance publique. La commission exigera de les substituer aux figures allégoriques de la Religion et de la France. -
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Pierre-Jean David, Étude d'après l'Ilissos, 1815, crayon graphite sur papier, 20,2 x 31,5 cm, Angers, musées, inv. MBA 364.6.20.La commission transmet au sculpteur des prescriptions très détaillées sur la sculpture attendue dans une lettre datée du 26 avril 1819. Une fois le programme reçu, David s’attache donc à mettre au point précisément sa statue.
Sans doute, a-t-il à l’esprit la sculpture antique de l’Ilissos conservée au British Museum qu’il a copiée lors de son voyage à Londres en 1816. -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, plume et encre métallogallique sur crayon graphite sur papier, 13,9 x 20,1 cm, Angers, musées, inv. MBA 610.5.David fait plusieurs essais. Bonchamps lève ses armes de sa main droite, son autre main posée sur son cœur. Derrière lui, est placé un faisceau d’armes. -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, plume et encre sur papier, 10,1 x 17,2 cm, Angers, musées, inv. MBA 364.1.26.David remplace l’épée par un feuillet sur lequel on lit « Grâce aux prisonniers ». -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, plume et encre sur papier, 16,6 x 23,5 cm, Angers, musées, inv.MBA 364.1.27.Il étudie le drapé travaillé d’abord avec de nombreux plis. -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, crayon graphite, plume et encre sur papier, 21,4 x 28 cm, New York, Metropolitan Museum of Art, inv. 1989.286.1.Le drapé laisse place à une étude de nu plus importante, pour répondre à une exigence de la commission. -
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Pierre-Jean David, Étude pour le monument de Bonchamps, crayon graphite sur papier, 21,2 x 28,5 cm, Angers, musées, inv. MBA 364.1.28.Enfin, David trouve le geste du général s’appuyant sur son bras gauche et levant le droit imposant sa volonté, mais le geste n’a encore pas la force que lui donnera l’artiste dans la sculpture. -
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Achille Leclerc, Plan de l’abbatiale de Saint-Florent avec le tombeau de Bonchamps, octobre 1819, crayon graphite et aquarelle sur papier, 21,4 x 13 cm, Angers, musées, inv. 2018.0.28.2.David s’est associé à un architecte, son ami Achille Leclerc. Ce dernier supervise la construction du tombeau sur lequel repose la sculpture et son implantation dans l’abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil.
Leclerc suggère de lourds travaux pour mettre en valeur le monument : modifier la hauteur et la place des baies notamment afin de bien éclairer le tombeau.
On ne connaît pas exactement l'ampleur des travaux réellement effectués. -
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Achille Leclerc et Pierre-Jean David, Elévation du chœur de l’abbatiale de Saint-Florent avec le tombeau de Bonchamps, octobre 1819, crayon graphite et aquarelle sur papier, 13 x 21,4 cm, Angers, musées, inv. 2018.0.28.1Le 24 octobre 1819, David écrit au duc de Brissac : « Monsieur le Duc, Monsieur Leclerc aura l’honneur de vous soumettre le dessin que nous venons de faire d’après les conseils de la commission. Je désire avoir rempli ses intentions, je l’espère d’autant plus que ses observations entrent parfaitement dans mon sentiment » (Lettre, Angers, musées, inv. DOC 2019.5.3)
Sur le dessin particulièrement soigné, apparaît la statue de Bonchamps dans la position souhaitée par la commission. Cependant, la tête demeure une tête de convention, c’est-à-dire sans recherche particulière de ressemblance qui interviendra dans un second temps. -
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Pierre-Jean David, Zoé de Bouillé, née de Bonchamps, 1825, crayon graphite sur papier, 8,3 x 6 cm, Angers, musées, 2009.0.12 -
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Pierre-Jean David, La comtesse Zoé de Bouillé, née de Bonchamps, 1824 (date du modèle original), 1905 (date du surmoulage), plâtre, Angers, musées, inv. MBA 586.La commission exige également que la tête de Bonchamps soit vraiment ressemblante. En l’absence de portrait, elle transmet une description plus psychologique que physique insistant sur son caractère gai et serein.
Il a été dit au sculpteur que Zoé de Bonchamps ressemblait fort à son père. -
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Pierre-Jean David, Le marquis de Bonchamps, 1825 (date du modèle original), 1883 (date du surmoulage), plâtre, Angers, musées, inv. MBA 883.1.David ne réalise pas de dessin préparatoire au portrait mais modèle celui-ci directement dans la matière.
Bien que les vieux compagnons d’armes de Bonchamps aient déclaré avoir reconnu instantanément leur chef lors de la découverte de la statue, la tête de Bonchamps est sublimée. -
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Anonyme de l’École de Pergame, Alexandre mourant, IIe siècle av. J.–C., marbre, Florence, Galerie des Offices, inv. 338.David a pu être inspiré par une tête hellénistique, Alexandre mourant, à la bouche entr’ouverte et aux cheveux flottants à grosses torsades, du musée des Offices de Florence, largement diffusée par la gravure. -
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Pierre-Jean David, La Douleur, 1811, plâtre, 54 x 32 x 26 cm, Angers, musées, MBA 811.3.David montre une rare maitrise de l’expression, déjà vérifiée dans la tête de La Douleur qu’il réalisa pendant ses études parisiennes.
Pour David, un portrait ne se résume pas à la ressemblance des traits mais doit correspondre à une perception des valeurs incarnées par le personnage au moment où il a réalisé son action. « L’artiste devine le trait qui particularise le genre de mérite de l’homme ».
Ce travail d’interprétation correspond à l’art de la sculpture tel que l’entend David « comme profondément moral. La statuaire se doit de représenter des qualités intellectuelles et spirituelles, des abstractions, par le biais de la forme humaine ». -
30/30Conception et réalisation :
Véronique Boidard, documentaliste.
Bruno Bouhier, concepteur informatique.
Photographie :
Pierre David et François Baglin.